Historiquement, les quartiers afro-péruviens de Lima sont les quartiers de Barrios Altos, La Victoria, et Malambo. C’est dans ces zones périphériques du centre de Lima que l’on trouve les callejones, ces ruelles qui rassemblaient plusieurs logements autour d’un même point d’eau, et où – dit-on – on aimait se retrouver le soir autour d’une guitare et d’un cajón. On y trouve aussi bon nombre de peñas, ces scènes populaires traditionnelles tant appréciées des Liméniens.
Ces quartiers n’ont pour autant jamais été exclusivement afro-péruviens : ici comme dans le reste de la métropole, les métissages sont courants. L’hétérogénéité ethnique est d’autant plus flagrante depuis les grandes vagues de migrations andines de la seconde moitié du 20e siècle. Culturellement, pourtant, ces quartiers “noirs“ occupent une place de choix dans l’imaginaire criollo*, du fait des chants, des rythmes et des airs qui y sont nés. On dit aussi que le cajón péruvien y trouverait ses racines.
Lima est surtout la grande métropole culturelle du pays. C’est là que la scène artistique et musicale se prête aux fusions les plus surprenantes. Ecoutez Novalima – que l’on voit en répétition dans le film – par exemple: la musique afro-péruvienne n’échappe pas à la règle.
* Souvent attaché à la cuisine ou à la musique, criollo (“créole“) est un terme qui au Pérou évoque la culture de la côte, aux influences autant coloniales/européennes qu’africaines.
