ZAÑA

 

Du haut du Cerro Corbacho, se dessine toute l’étendue de la vallée parsemée des ruines de l’ancienne villa espagnole de Santiago de Miraflores, fondée en 1563. L’importance croissante de la ville jusqu’au XVIIIème siècle, ainsi que la proximité du grand port de Cherepe, favorisa son intégration dans la route des esclaves. La ville sera un temps pressentie comme future capitale du pays, avant que le sac du pirate Edward Davis (1686) et une crue de la rivière Zaña (1720) aient raison de son succès.


A cette époque, quatorze haciendas étaient réparties sur l’ensemble des zones rurales entourant le centre urbain, et comptaient plus de 2 000 esclaves. Ce sont aujourd’hui les villages de Sipán, San José de la Otra Banda, ou San Pedro de Cayaltí. La population de ces villages, métissée, revendique toujours ses racines afro-péruviennes.

Zaña s’est récemment imposée comme foyer afro-péruvien grâce aux efforts du Musée Afro-Péruvien et de son directeur Luis Roca Torres. Inauguré en mars 2005, ce musée est le premier à être exclusivement dédié à la mémoire et au patrimoine afro-descendant au Pérou. Il travaille, en particulier, à la reconnaissance de la culture afro-péruvienne dans l’histoire des diasporas africaines, et insiste sur la gestion communautaire du musée. Un de ces principaux axes d’action a été la reconstruction d’instruments de musique disparus au XVIIIe et XIXe siècles. Cette initiative originale a permis d’accroitre le rayonnement de la ville auprès des percussionnistes liméniens, qui sont nombreux à venir séjourner dans ce village isolé de la côte nord.

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